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Comment avoir le jardin anglais idéal chez soi


Comment créer le parfait jardin anglais chez soi

VIDEO: Pas de panique: faire un jardin anglais d'un jardin banal - Silence, ça pousse !
Silence, ça pousse !

Au Pays de Galles, la demeure de Nant-y-Bedd, enfouie dans la verdure, est un modèle de jardin durable. Depuis plus de 40 ans, le jardin anglais fusionne avec cette ancienne maison de forestier, recouverte de lierre. Les plans successifs des massifs de fleurs et de plantes s’imbriquent les uns dans les autres, pour se fondre et remodeler le paysage naturel des montagnes noires du parc national de Brecon Beacons. C’est l'œuvre de Sue et Ian Mabberley, les propriétaires, passionnés de nature, qui ont imaginé le lieu dans le respect de sa biodiversité, misant sur une culture circulaire et régénérative.© Jason Ingram

Par ce refus de la symétrie et des codes, le jardin à l’anglaise ressemble à une nature à la fois maitrisée et désordonnée, qui privilégie une large palette de plantes riches en couleurs et en parfums. A l’époque de Louis XIV, il est aussi symbole aussi de l’évolution du paysage champêtre face à la rigueur du jardin à la française imposé par la monarchie, et adopté par l’Europe entière. Ainsi au château de Versailles, un jardin à l’anglaise a été créé au Petit Trianon pour la reine Marie-Antoinette, conçu avec des éléments spécifiques, comme les reliefs et la rocaille, les plants d’eau, le belvédère. De cette conception bucolique émane une grande liberté qui conduit le promeneur à la rêverie. Les artistes en particulier y sont les plus sensibles, tel que le peintre et architecte anglais William Kent (1685-1748) qui a initié les premiers jardins paysages. En effet, dès le début du XVIIIe siècle, les chemins serpentent sur les collines artificielles verdoyantes, tandis que les points de vue pittoresques s’ouvrent sur de nouvelles perspectives, et laissent découvrir de véritables tableaux grandeur nature.

Parmi les plus beaux jardins de France, le parc Rousseau est inspiré du jardin anglais, réinventé par le marquis de Girardin au XVIIIe siècle, qui détestait les jardins à la française. Située dans l’Oise, cette propriété de 50 hectares tend à imiter le milieu naturel en le rendant très graphique. On découvre, au gré de la promenade, des touches qui annoncent le romantisme, avec de petites constructions, telles que les temples, les tombes et stèles.© Yann Monel

Qu’est-ce qu’un jardin anglais ?

Derrière son apparence sauvage et foisonnante, le jardin à l’anglaise dissimule une organisation précise, qui a inspiré le paysagiste Louis Benech dans ses projets contemporains. Les conseils d’un jardinier botaniste sont précieux pour choisir les espèces d’arbres aux feuillages contrastés, dessiner les pelouses et les plates-bandes, les massifs mais aussi les cours d’eau, les rocailles, les chemins sinueux. Cependant, comment reconnait-on un jardin à l’anglaise ? Quelles en sont les caractéristiques ? Il n’y a pas de symétrie dans le tracé des allées ni de perspective optique, comme dans un jardin à la française. Il n’y a pas de clôture mais plutôt des limites déterminées par les arbres, les arbustes, les mixed borders ou bordures végétales. En revanche, les parcs romantiques en Europe ont remis au goût du jour les aléas de la nature, et l’on voit naitre au sein de ces espaces verts, la reconstitution d’une nature adoucie et harmonieuse comme une œuvre d’art. Un équilibre parfait à trouver tout comme l’élaboration du jardin japonais, qui symbolise le prolongement du paysage. La variété des plantes et la composition des massifs sont les vecteurs de ce jardin créatif aux allures de campagne. Mais d’autres éléments artificiels s’insèrent de manière inattendue et vont attiser l’imaginaire du visiteur :  l’arche de jardin, qui sépare parfois le jardin potager du jardin d’ornement, les statues, les bancs, les portillons en bois, vont ponctuer le parcours laissé libre sans tracés définis, souvent qualifié d’errance propre aux artistes…

Le créateur britannique Russel Page est un grand nom de l’histoire des jardins de la seconde partie du XXe siècle. Le jardin de la villa Silvio Pellico, qu’il a dessiné dans la province de Turin, est un doux mélange de son style anglais singulier, entre la géométrie inspirée du jardin à la française et la touche britannique d’une nature remaniée. Le paysagiste, qui est par ailleurs la référence pour Louis Benech, démontre ici tout son talent dans le plan de ce jardin décliné en niveaux subtils et organisé autour d’un bassin.

Quelles sont les plantes à privilégier ?

Indissociables du jardin à l’anglaise, les plantes, pour une floraison toute l’année, alternent leurs déclinaisons de couleurs bleues, roses, blanches, en saison avec les feuillages des arbres et la structure des massifs. Les zones ombragées sont particulièrement soignées avec les plantes adaptées (hydrangeas, rhododendrons). Comme le font si bien les Britanniques dans leurs jardins privés, le mix des plantes, les effets de plans et de hauteurs successifs des massifs insufflent un effet naturel teinté de romantisme. Emblématiques du jardin à l’anglaise, les rosiers remontants ou grimpants très florifères en sont les stars, avec leurs incroyables collections de parfums, à choisir de préférence dans des variétés anciennes aux tons pastel blancs, roses ou jaunes… Qu’elles soient annuelles ou vivaces, les herbacées (hostas, alchemilles) à planter à mi-ombre, les grimpantes (clématites, glycine, lierre, vigne vierge) ou les fleurs à tiges hautes (campanules, digitales) accentuent l’enchantement du jardin. Insérées dans les plates-bandes, les bulbes (jonquilles, iris, crocus) en tapis viennent enrichir les pelouses, et révèlent en saison une floraison généreuse. Pour conserver une indispensable biodiversité, les plantes aromatiques du jardin méditerranéen (romarin, thym, sarriette, lavande) ou les delphiniums et les bourraches pour les insectes pollinisateurs complètent ce tableau bucolique. Selon la superficie du terrain à aménager, comme dans un cottage anglais, les clairières, les prairies, le potager sont délimités par des haies ou des buissons, pour permettre aux oiseaux de nicher.

Le jardin anglais s’exporte jusqu’au Maroc où le botaniste Umberto Pasti a créé des jardins thématiques à Rohuna. En témoigne cet espace aménagé et foisonnant de fleurs, dont le sol était à l'origine composé de pierres et de terre sèche. Désormais, cet amoureux des plantes à fleurs a patiemment fait pousser des espèces telles que le jasmin, les rosiers grimpants chinois qui dégagent un parfum enchanteur, mais aussi des coquelicots. Ce festival de couleurs et de senteurs dans l’esprit naturel répond à la mixité et à la diversité des plantes, laissant la place également aux espèces endémiques marocaines qui s’épanouissent, afin de faire revivre les chênes liège et verts, ainsi que les oliviers.© Ngoc Minh Ngo

Comment entretenir son jardin à l’anglaise ?

En privilégiant une nature foisonnante, on pourrait penser que le jardin à l’anglaise pousse sans entretien. Bien qu’il se développe mieux sous des climats tempérés, car il a besoin d’humidité, l’entretien régulier (taille, ramassage des feuilles, plantation des annuelles) est nécessaire pour conserver sa richesse et sa beauté en toute saison. Le style champêtre du jardin à l’anglaise, avec ses fleurs des champs, ses cours d’eau, ses bancs dissimulés, révèle aussi une dimension architecturale et des massifs fleuris taillés pour une végétation abondante mais structurée : un savant mélange entre la rigueur et le naturel. Quant à la pelouse bien verte si caractéristique et semée en ray-grass, elle se doit d’être impeccablement tondue selon l’humidité et le climat. Sans tomber dans l’art topiaire, les haies (y compris celles en buis) sont taillées régulièrement, à mi-hauteur, les prairies fauchées, et les plantes à fleurs nettoyées pour que soit valorisée la beauté du jardin d’ornement qui mise sur les associations végétales de jardiniers amateurs ou professionnels passionnées.

Célèbre pour avoir réalisé le jardin anglais du duc de Windsor au moulin à Gif-sur-Yvette, le paysagiste Russell Page (1903-1985) s’est spécialisé vers les années 1950 dans la conception et la réalisation de petits jardins charmants au cœur de la campagne. Les anciennes fermes, les manoirs ou relais de chasse ont été ses terrains favoris, marquant l’élégance du paysage anglais. Ce grand nom du jardin anglais, précurseur des jardins contemporains, a également tissé des liens étroits entre les cultures britanniques et françaises, dans ses créations où les massifs foisonnants de fleurs et de plantes, s’épanouissant avec justesse dans une composition rigoureuse.© Ernst Beadle

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Author: Kathleen Roberts

Last Updated: 1702412641

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